La vie du Père Jacques a rayonné autour de lui et laissé une empreinte absolument vivace aux personnes qui l’ont côtoyé. Ses actions ont parlé pour lui, résonnant avec l’homme, le religieux et l’amoureux du Christ qu’il était.
Pour ses actions en faveur de la Résistance, il a été récompensé par la croix de guerre, remise à titre posthume. Sa citation à l’ordre du corps d’armée résume en quelques phrases son engagement : « Agent informateur en territoire occupé par l’ennemi, animé d’un ardent patriotisme et d’un magnifique courage, a rempli sa tâche avec la plus complète abnégation. A secouru avec un zèle inlassable les victimes des persécutions racistes et les patriotes traqués par la Gestapo, qui trouvèrent près de lui un asile et les moyens d’échapper à l’ennemi. Arrêté le 15 janvier 1944, déporté à Gusen-Mauthausen, il fut pour ses camarades de déportation un magnifique exemple et une source inépuisable de réconfort moral. Mort pour la France à Linz, le 2 juin 1945 des suites de sa captivité. » Elle est datée du 10 décembre 1945, et sera lu le 20 janvier 1946, lors de l’inauguration de la plaque commémorative posée sur le mur de la chapelle du couvent des Carmes.
Dès octobre 1945, la rue qui longe le couvent, ancienne rue de la Charité, est rebaptisée « Rue Père Jacques ». Ces plaques de rue sont renouvelées, sous le même nom, le 2 juin 2019 lors de la « fête des Justes » à Avon. C’est une date particulière pour la commune qui se souvient en ce jour des trois Justes parmi les Nations, avonnais, qui ont donné leur vie pendant la Seconde Guerre mondiale : le Père Jacques, Paul Mathéry (secrétaire à la mairie, arrêté le même jour que le Père Jacques, mort en déportation) et Rémy Dumoncel (maire d’Avon, arrêté le 4 mai 1944, mort en déportation). En septembre 1945, le Père Jacques est honoré dans sa commune natale, à Barentin. La place de l’église porte son nom, et une statue est érigée à son effigie.
Le souvenir du Père Jacques de Jésus est aussi porté par la communauté israélite. En 1965, la communauté israélite de Fontainebleau-Avon offre une plaque commémorative pour la 20ème année de sa disparition. Elle est apposée sur le mur du cimetière conventuel. Elle est remplacée le 2 juin 2019 car abîmée par le temps. Cette même année, 50 arbres sont plantés à la mémoire du Père Jacques dans la Forêt des Martyrs près de Jérusalem. Le 9 juin 1985, le Consul Général d’Israël remet, à titre posthume, la médaille des Justes au Père Jacques et à Rémy Dumoncel (Paul Mathéry la recevra, à titre posthume, en 2002). Le 29 mars 1988 lors d’un voyage organisé, la sœur de Hans-Helmut, enfant caché sous le patronyme de Jean Bonnet et arrêté le 15 janvier 1944, plante un arbre dédié à la mémoire du Père Jacques au mémorial de Yad Vashem.
La mémoire du Père Jacques est aussi perpétuée par l’Ordre du Carmel. Un comité, le comité Père Jacques de Jésus, est créé en mars 1990 pour soutenir sa cause de canonisation. Un procès de canonisation est ouvert en 1997, avec le début du procès diocésain. Un bulletin est créé la même année. Aujourd’hui sa cause avance : le procès diocésain a été clôturé en 2006, le dossier est maintenant à la Congrégation romaine pour les causes des saints.
En attendant, des conférences, retraites sur sa figure spirituelle, son engagement résistant, sa vision d’éducateur, (etc.) sont organisées régulièrement dans l’enceinte du Petit Collège, devenu un centre spirituel en 1965. Un mémorial a ouvert le 2 juin 2021 à Avon, au couvent des Carmes : vous êtes invité à découvrir la vie de cet homme à travers des objets, des photographies et images d’archives.