Vocation sacerdotale
Lucien Bunel entre au petit séminaire de Rouen à 13 ans grâce au financement de la famille Badin, patron de son père. Ordonné diacre en 1924, en souvenir de ce geste, il décide de prier les laudes tous les jours aux intentions de la famille Badin.
L’entrée au Petit séminaire marque un changement radical pour le jeune Lucien. Il quitte son village et le climat familial pour la grande ville de Rouen. L’austérité du Petit séminaire, des bâtiments contraste avec ce qu’il a connu. Il dira à son frère René que « le plus grand sacrifice qu’il avait dû faire pour répondre à l’appel de Dieu avait été le sacrifice de la famille ». Et si les qualités acquises et développées dans le milieu familial sont remarquées, les défauts qui les accompagnent le sont également. Ainsi, plusieurs témoignages montrent que Lucien Bunel doit travailler sur son caractère et ses sautes d’humeur. Cependant, sa piété et son abandon à la volonté divine l’y aident grandement, et nul ne doute de la volonté divine à l’œuvre ni des efforts fournis par le jeune homme. Un camarade dit de lui en 1916-1917 : « Brouillé avec la vertu de »prudence », il devait normalement « mal tourné ». Empoigné par la grâce, il allait dès la seconde commencer une divine ascension ». Un professeur ajoute : « il était bien par nature un révolutionnaire » découvrant « qu’il devait opérer d’abord en lui-même cette révolution pour s’amender, se convertir, devenir un saint et faire par là un monde meilleur ».
Entré au Grand séminaire en 1919, il interrompt ses études pour accomplir son service militaire au fort de Montlignon entre 1920 et 1922. C’est pour lui l’occasion de se mettre en peu plus au service des milieux ouvriers et ruraux, auprès de ses compagnons de régiments, des villages alentours, des enfants. Libéré de ses obligations militaires en 1922, il rentre au grand séminaire, malgré un désir grandissant en lui : la vie diocésaine n’est peut-être pas pour lui…
Lucien Bunel est ordonné diacre en 1924, et se consacre à cette occasion à la Sainte Trinité. Il part cette même année servir au Havre avec une mission d’éducateur à l’institution Saint-Joseph. Il est ordonné prêtre le 11 juillet 1925 par Monseigneur André du Bois de la Villerabel, archevêque de Rouen.
Pendant six ans, d’octobre 1925 à août 1931, il continue sa tâche d’éducateur, et de prêtre diocésain, au Havre, comme surveillant, professeur d’anglais, d’instruction religieuse, directeur spirituel, aumônier scout. Cette expérience le nourrit profondément. Dévoué, il est aimé de tous, et a une grande influence sur tous les jeunes qu’il côtoie ; mais, en lui demeure un désir insatisfait.